Il s’agit d’un panneau de chêne couleur miel, de forme oblongue, relativement épais, figurant une Adoration des Mages.

Au premier plan

A gauche, les rois mages viennent adorer l’Enfant Jésus et lui offrir leurs présents : l’or qui représente la royauté, l’encens avec lequel on honore Dieu et la myrrhe, qui servait à embaumer les morts.
Melchior, traditionnellement représenté en vieillard est agenouillé devant l’Enfant. Derrière lui, Balthazar le jeune Africain, figuré debout, est pourvu d’un turban richement décoré, surmonté d’un plumet. Enfin, Gaspard, la tête ceinte d’une couronne, est représenté à mi-corps, une main sur la hanche.
A droite, la Vierge Marie assise, présente son fils, installé sur ses genoux. Elle est vêtue d’une robe et d’un manteau amples et aux plis multiples. Joseph, en retrait derrière elle, contemple la scène.

Au second plan

Une série de détails complète la scène :
La sainte Famille est surmontée d’une architecture esquissée qui permet de planter le décor, architecture de laquelle s’échappent des rameaux feuillagés, qui occupent ingénieusement l’espace.
Un cheval, tout à fait à gauche, évoque le long voyage parcouru par les mages, pour rendre hommage au nouveau-né, et l’Etoile du Berger qui les a guidés vers l’Enfant, surplombe la scène.
Même si toute l’attention du spectateur se focalise sur la Vierge et son Enfant, le sculpteur a habilement réparti tous les éléments présents de façon à obtenir une scène sculptée riche et vivante.

Ce tableau sculpté s’inscrit dans le courant du classicisme, qui, né en Italie à la fin du XVIème siècle, va s’étendre en France sous le règne de Louis XIV et va chercher à contrebalancer les excès de l’art baroque en revenant à des compositions sobres et équilibrées, dénuées de toute émotion.
On peut plus précisément circonscrire la datation de cette œuvre aux alentours des années 1650 si l’on compare en effet le plumet du mage Balthazar avec les représentations du roi Soleil figuré en Apollon, en 1653, dans le Ballet de la Nuit.

Tout le pourtour du panneau, sur environ deux centimètres de largeur, montre des traces de clous, ce qui laisse penser qu’il était encadré à l’origine. Il était également vraisemblablement polychrome, puisque recouvert d’une couche de préparation.
On peut enfin imaginer qu’il faisait partie d’une série de tableaux sculptés relatant la Vie du Christ, et probablement destinés au décor d’une église.