Le petit médaillon en chêne, présenté ici, figure un buste d’homme de profil, regard tourné vers la droite.
Grâce à l’étude de son vêtement et de sa coiffure, il paraît possible de définir une date approximative d’exécution de cette œuvre atypique.
Le Vêtement
Seul le haut du buste est représenté, laissant voir la partie supérieure du pourpoint, un col montant et droit scandé de motifs géométriques d’où s’échappe une collerette ou fraise, selon le goût espagnol.
La fraise trouve son origine dans le bord supérieur de la chemise qui formait des petits plis. Vers 1530, le décolleté à l’italienne, alors en vigueur, laisse place à un col montant qui couvre le haut de la gorge, laissant dépasser le ruché de la chemise. Mais c’est seulement aux alentours de 1560 que la fraise ou collerette, formée de godrons bien réguliers, devient un élément à part entière. Elle va, par la suite, prendre des proportions démesurées, notamment sous Henri III.
La régularité et la discrétion de celle présentée ici nous permettent de situer le portrait autour de 1560 – 1570.
La Coiffure
L’homme représenté a les cheveux courts, ondulés et dégagés autour des oreilles. Il porte la barbe courte, taillée et une moustache longue et tombante, deux attributs qui s’avèrent prédominants à la Renaissance, dès les années 1520. Cette mode touche d’abord la noblesse qui arbore une barbe fournie et soignée, pour se démarquer du peuple, mal rasé. Puis, le phénomène se répand au sein du clergé et des hommes de loi.
Les formes sont diverses et variées selon la mode en vigueur à la cour, mais encore une fois, on peut circonscrire cette coiffure aux alentours de 1560 – 1570, comme le corrobore le dessin ci-dessous.
L’une et l’autre disparaîtront progressivement au cours du XVIIème siècle.
En conclusion, il s’agit d’un portrait figurant un homme de haut rang, vraisemblablement issu de la noblesse, à défaut d’être reconnaissable, exécuté entre 1560 et 1570, selon les éléments décrits précédemment.
Aucun élément distinctif ne nous permet d’en dire davantage.
On peut néanmoins rapprocher ce portrait de ceux réalisés par François Clouet, à la même époque, tels ceux d’Henri II (1553-1559) ou de Hercule François, duc d’Alençon et d’Anjou.
Enfin, on peut supposer que ce médaillon de petite dimension s’insérait dans un décor de boiserie figurant une galerie de portraits (?), ou bien sur un meuble (?), un pendant féminin lui faisant face……